Hier soir, Chéri Chéri rentre du travail un casque de cycliste vissé sur la tête.
Je commence par croire que, parallèlement à l'Euro 2012 qu'il suit avec passion, Chéri Chéri rentre désormais en Vélib' afin de se mettre en condition pour le lancement du Tour de France qui aura lieu samedi en 8.
Histoire de ne pas l'encourager dans une voie dont l'issue est le rasage de ses mollets contre mon gré, je décide de ne pas relever et je commence par feindre un indifférence totale envers son look.
Pourtant, Chéri Chéri ne semble pas décidé à quitter son casque et au bout d'un quart d'heure je craque.
Tout en lui demandant quel est le fond de sa nouvelle lubie, je ne peux m'empêcher de rire tant il paraît ridicule, vautré dans le canapé ainsi coiffé.
L'oeil vitreux, il me toise, puis, hautain, il me lance :
"Si tu ne tiens pas à tes capacités cognitives c'est ton problème !"
Chéri Chéri a visiblement l'air de bonne humeur ce soir et tandis que nous nous apprêtons à passer à table, je luis demande fermement d'accepter de se découvrir, ne serait-ce que pour respecter les règles de bienséances.
Son refus est catégorique.
Sans autre recours, j'en viens à le traiter comme un enfant et use sur lui de la menace de privation.
Si Chéri Chéri n'enlève pas son casque, Chéri Chéri ne dînera pas.
Il est donc obligé de me prouver que son comportement n'a rien de farfelus et il mets alors en avant l'étude d'un groupe de chercheurs américains qui se sont intéressés à l'impact des chocs que l'on pouvait recevoir sur la tête et nos capacités d'apprentissage.
Pour se faire, ils ont comparé des personnes pratiquant des sports de contact et d'autres, adeptes d'activité moins brusques.
Les résultats sont sans appels, les amateurs de sports violents, également ceux qui ont reçu le plus de choc sur leur tête, voient leur capacité d'apprentissage diminué et 22% d'entre eux accusaient de mauvais scores au test cognitif contre 4% seulement chez ceux pratiquant un sport plus doux.
La seule activité physique régulière de Chéri Chéri se pratiquant sur un matelas, je lui fais remarquer qu'il encourt beaucoup moins de risque que les joueurs de foot, dont on vient au passage d'excuser les limites intellectuelles.